"Communication" : la racine latine signifie partager, mettre en commun…
Il est facile d’admettre que notre époque est celle de la communication numérique, celle des réseaux sociaux en particulier.
Ces réseaux sont désormais une vitrine pour le Yoga
et autres voies de conscience.
Notre humanité devrait ainsi se voir plus forte de ce partage perpétuel de connaissances et de sagesse.
Or nous constatons aujourd’hui l’inverse, dans cette avalanche continue de messages, la sagesse se dilue et nous oublions parfois l’origine de nos pratiques, leur motivation et leur sens profond.
La communication dans son ensemble ne sert plus la communauté mais le besoin des individus d’exister, d’être vus et reconnus.
Les outils de mise en commun sont devenus des lieux d’auto-contemplation.
Mais tel Narcisse mort de s’être admiré avec tant d’assiduité, notre humanité s’étiole et perd le sens même de la réalité.
Ainsi le yoga devient une pratique de bien être, Glamour, où quelques un(es) se contemplent dans l’admiration de leurs abonnés…
Je voudrai vous partager ici des écrits de grands sages millénaires (parfois anonymes), dont le désir le plus profond était la libération des souffrances pour le plus grand nombre d’entre nous.
Les Yoga-sutras de Patanjali
, qui représentent un des socles du Yoga, nous disent:
Chapitre 1 « De l’Unification »
« Voici l’enseignement traditionnel du Yoga:
Le Yoga consiste à suspendre l’activité psychique et mentale.
C’est alors que notre Centre/ le SOI, réside en sa propre nature;
dans les autres cas on l’identifie aux opérations mentales;
Celles-ci représentent 5 sortes de modifications causant de la douleur ou non: connaissance juste, pensée erronée, opinions personnelles (ou imagination), le sommeil sans rêve et la mémoire.
La connaissance juste se base sur une perception claire, la déduction par raisonnement, la référence aux textes sacrés.
La pensée erronée n’est pas fondée sur la vraie nature des chose ou le Soi (conscience profonde).
L’imagination ou opinion personnelle s’appuie sur une connaissance verbale, attribution d’une valeur à des mots privés de sens réel sans objet.
Le sommeil est un évènement qui entraine l’absence de connaissance.
La mémoire est la persistance des impressions mentales laissées par des objets.
La suppression de ces états de conscience s’obtient par la pratique et le non attachement.
(ou autrement dit)
l’arrêt des pensées automatiques s’obtient par une pratique intense, dans un esprit de lâcher prise.
Mais l’exercice demande un effort soutenu,
Et il devient efficace quand il est durable, répété et enthousiaste.
Quant au non attachement, il consiste à écarter les désirs des objets sans cesse offerts à nos sens et à s’en libérer totalement.
Le degré ultime, c’est l’intuition du SOI (conscience profonde ou nature véritable), par le rejet des trois modalités de la manifestation… »
Au vu de la profondeur de ces aphorismes et la difficulté que nous rencontrons parfois à les comprendre au premier abord, je ne crois pas que Patanjali ait eu beaucoup de followers, ou d’abonnés sur les réseaux sociaux et pourtant cette sagesse millénaire est plus que jamais d’actualité…
A bientôt.
Isabelle