L’origine Latine du mot confinement renvoie à la notion de frontière, d’espace voisin...
Pour ma part cet isolement non choisi m’amène à découvrir des espaces inexplorés au plus profond de moi même.
Des zones de peurs, de colère, de frustration, que je ne soupçonnais pas (ou plus). Mais tout près de ces terres obscures, je découvre aussi des parts de moi encore plus lointaines et bien plus vastes, où règne un grand calme, une force d’acceptation de ce qui est et même de ce qui pourrait être.
Cette période de confinement me permet de voyager entre ces différentes parties de moi et ainsi de mieux me connaitre. De cette meilleure connaissance nait un sentiment de liberté toujours plus grand.
Ce voyage vers la liberté, certains l’appellent yoga…
Le yoga n’est pas une pratique posturale, respiratoire ou une concentration maximale du mental, c’est un état qui se révèle grâce à toutes ces pratiques et le respect de la vie sous toutes ses formes comme nous l’enseignent les Yama
et Niyama.
Yoga
c’est l’unité, et l’unité exclue la notion de choix.
Ce que j’apprécie de la vie, que j’aime ou recherche m’enseigne; mais ce dont j’ai peur, que je rejette, qui me déplait m’enseigne également.
Si je choisis toujours ce qui me plait et fuis ce qui me déplait, je ne bénéficie que de la moitié de l’enseignement et suis toujours dans un mouvement et une peur qui n’autorise pas la quiétude.
Je ne crois pas qu’il faille faire le choix de la souffrance mais d’expérience nous savons qu’elle est inévitable et lorsqu’elle se présente nous devons gérer son impact mais nous pouvons également en tirer des enseignements.
Dans le contexte actuel chaque humain est impacté à différents niveaux, certains dans leur corps, d’autre au niveau émotionnel, d’autres enfin au niveau économique. Certains même vivent tout cela à la fois.
Parfois nous pouvons aider physiquement, émotionnellement ou financièrement et je crois réellement que nous devons le faire si cela nous est possible.
Mais la véritable libération est un chemin intérieur et solitaire auquel le yoga
nous invite.
Le Yoga nous enseigne que pour se libérer de la souffrance il faut en connaitre les racines.
Quand nous comprenons nos mécanisme physiologiques nous sommes plus à même de gérer nos déséquilibres et pouvons même atténuer leur impact. C’est le cas pour les femmes qui accouchent ou certains malades qui accompagnent la douleur grâce au souffle.
Comprendre nos attachements nous libère de nos émotions.
Il nous arrive parfois d’oublier le principe de réalité au profit de nos peurs.
En attendant pour faire mes courses ce matin une dame en bonne santé me disait qu’elle se sentait au bord d’une falaise car elle devait gérer une avalanche de mails et que le ralenti de la situation l’angoissait.
Un des moyens les plus efficace de gérer ce genre de déséquilibre est de revenir à la conscience du corps et du souffle .
Observer son souffle permet de le ralentir et suffit parfois à le rendre plus profond, ce qui favorise une meilleure oxygénation de nos tissus et organes et maintient notre système nerveux en équilibre.
Enfin accepter une situation permet d’en extraire tous les enseignements.
Si nous sommes pris dans un embouteillage nous avons le choix de nourrir notre frustration ou bien de profiter de ce temps pour écouter de la musique, regarder les paysages ou échanger avec les personnes qui nous accompagnent.
Il y a 16 ans j’ai été bloquée à la Réunion pendant 15 jours car la compagnie aérienne qui devait me ramenée à fait faillite le jour de mon départ supposé. Certaines personnes on vécu cela comme un calvaire car nous n’avions aucune certitude quand à l’avancée de la situation. Pour ma part ce fût un moment magique car j’ai accepté la solidarité qui s’est mise en place et de faire confiance à la vie qui me l’a bien rendue.
J’ai perdu certes de l’argent, mais j’ai gagné une confiance en l’Être humain qui ne m’avait pas été permis d’expérimenter jusqu’à lors.
Aujourd’hui la situation nous invite à ralentir, écouter à l’intérieur de nous et redécouvrir la beauté simple et pourtant extraordinaire de ce qui est familier (un rayon de soleil, une fleur, le chant des oiseaux, un livre, les être proches…et enfin notre souffle qui est notre meilleur ami dès la première minute de notre vie )
En attendant la mise en place de cours à distance
ou de vous retrouver physiquement, voici une pratique simple accessible par tous, à tous moments et en tous lieux:
-Assis par terre, sur une chaise, un coussin, sentez le poids de votre assise et sa stabilité.
Laisser le dos se redresser et les épaules se relâcher .
Le menton légèrement rentré, la nuque étirée.
Portez attention à vos mâchoires et relâchez les tensions.
Sentez le contact du bas du corps avec le sol et l'élan dans le haut du corps.
- Placez votre attention sur votre respiration, puis sur les mouvements de votre ventre qui se creuse en expirant et se relâche en inspirant.
-Laissez le souffle grandir devenir libre et profond.
-Sentez la fraicheur dans les narines à l'inspiration et l'air réchauffé à l'expiration.
-Puis sans rien chercher laisser vous aller à l'observation de votre souffle aussi longtemps que vous en ressentez le besoin.
-Avant de reprendre le cours de votre journée, observez vos ressentis physiques, émotionnels .
-Souriez à votre souffle qui vous accompagne même lorsque vous l'oubliez;))
Voici ce que j’avais envie de partager avec vous au regard de la situation actuelle car c’est dans les échanges, parfois dans la confrontation d’expérience et avant tout grâce notre souffle, que nos limites internes bougent, autant que dans les postures.
Prenez soin de vous, de ceux qui en ont besoin, de votre souffle...
A très bientôt
Isabelle